Flux de gestion couleur : Les imprimantes.
Nous allons voir différents cas de figure, surtout orientés photographes.
- 1- Vous imprimez vous même chez vous sur imprimante à jet d’encre.
- 2- Vous envoyez vos fichiers à un imprimeur Web.
- 3- Vous vous adressez à un imprimeur Fine Art.
- 4- Vous donnez vos impressions à faire à l’imprimeur du quartier.
- 5- Vous vous adressez à un imprimeur offset pour un livre, des affiches, un flyer.
Nous verrons ensuite l’épreuvage d’écran (soft proofing).
La plupart des photographes surtout amateur, dans la pratique courante, ont des couleurs correctes à l’impression et ne s’embarrassent pas de méthodes compliquées de gestion de la couleur. D’autres ont une exigence importante (photo d’exposition, de produit en pub, d’œuvres d’art…) , ils doivent absolument imprimer les bonnes couleurs et développent une gestion stricte de la couleur. A vous de voir ce que vous voulez.
Le préalable dans la gestion des couleurs à l’impression est d’avoir un écran calibré. Si vous ne voyez pas les bonnes couleurs sur l’écran comment voulez vous gérer les couleurs à l’impression ?
1- Vous imprimez vous même chez vous sur imprimante à jet d’encre.
C’est le cas d’une imprimante locale à jet d’encre.
Un préalable : Dans une imprimante jet d’encre il y a (au moins) des cartouches Cyan, Magenta, Jaune, Noir. Fait il travailler en CMJN ? Non. On travaille en RGB et il faut envoyer une image RGB à l’imprimante locale car de toute façon il y a conversion RGB =>CMJN par l’imprimante pour imprimer avec ses cartouches CMJN. Il ne faut donc pas envoyer une image avec un profil CMJN.
Pour rappel, le gamut (l’ensemble des couleurs imprimées) est très large sur les imprimantes jet d’encre modernes ; plus large que le sRGB (il correspond à la zone grise ci-dessous).
1- Si on ne veut pas se compliquer les choses, comme la majorité des photographes amateurs, on laisse l’imprimante gérer la couleur (c’est cela par défaut souvent) ; PS ou LR ne gérera pas la couleur. Les résultats sont souvent bons avec les imprimantes modernes.
Il faut donc dire à Ps ou Lr de ne pas gérer les couleurs et à l’imprimante de les gérer.
Pour imprimer dans PS, utilisez le menu Fichier>Imprimer.
Comme ci-dessus dans ce panneau d’impression de PS, dans la liste « Traitement des couleurs » il faut mettre « Laisser l’imprimante gérer les couleurs »,
Il faut aussi indiquer à l’imprimante de gérer les couleurs dans son panneau propriétés (passez par « Paramètres d’impression » en haut du panneau pour ouvrir le panneau des paramètres de l’imprimante). Ici par exemple, avec mon imprimante, on coche « Auto » dans la section couleur ; cela peut être différent suivant les imprimantes.
Voila, l’imprimante s’occupe de gérer la couleurs et le fait souvent correctement.
2- Par contre si on veut gérer soit même de manière pointue les couleurs imprimées on demande à PS ou LR de gérer la couleur et d’utiliser le profil ICC de l’imprimante et du papier et on désactive la gestion de la couleur par l’imprimante.
Nous allons voir comment gérer soi-même la couleur :
Le profil ICC de l’imprimante imposera le comportement colorimétrique de l’imprimante (pour tel code RGB l’imprimante imprime telle couleur Lab). Il permet de faire les corrections pour que la couleur imprimée soit la bonne.
Donc pour gérer les couleurs soi-même, il faut utiliser un profil ICC correspondant à l’imprimante et au papier.
Quel profil ICC utiliser ? Vous pouvez utiliser le profil fourni par le fabriquant, faire faire un profil par un prestataire ou créer vous même un profil avec une sonde qui le permet. Voyons cela.
- Les fabricants d’imprimante fournissent des profils génériques pour chacune de leurs modèles imprimantes (et SURTOUT pour chaque papier de leur marque) ; ils sont installés à partir du cd d’installation ou par Windows automatiquement. On peut les voir dans le panneau « Gestion des couleurs » de Windows. Ici, par exemple, il y a les profils pour l’imprimante MG 5350 de Canon et pour chaque papier Canon : GL veut dire Glossy…
- Il est possible de trouver sur le site des fabricants de papier ou des imprimantes des profils pour chaque couple imprimante/papier. Pour installer un profil sur PC, dans l’explorateur, clic droit sur le profil puis installer.
Il est clair que les profils du fabriquant seront meilleurs avec le papier de la marque que ceux avec un papier d’une autre marque, sachant quand même que ce sont des profils génériques.
- Certains sites peuvent créer pour vous le profil de votre imprimante : Celui de M. Métairie par exemple ; il vous envoie l’image d’une mire, vous l’imprimez et vous lui envoyez la photo. Il crée un profil spécifique à votre imprimante pour le couple imprimante/papier utilisé. C’est payant (40€ par papier) mais moins chère qu’un sonde de calibration pour imprimante.
- Vous pouvez créer vous même un profil ICC pour votre papier, si vous avez une sonde de calibration (un spectrophotomètre, pas un colorimètre donc toutes les sondes ne le font pas). Premièrement le logiciel de calibration imprime sur l’imprimante à calibrer une mire avec plein de carrés de couleur ; vous passez la sonde sur la mire que vous venez d’imprimer ; la sonde analyse les couleurs imprimés et crée un profil ICC pour votre propre imprimante et le papiers que vous avez utilisé. Là aussi le profil est spécifique au papier et à l’encre. On ne parle pas de calibration mais de création de profil.
Si vous utilisez un profil ICC (celui du fabriquant ou un profil que vous avez créé) il faut que PS ou LR gère le profil et que l’imprimante ne gère pas les couleurs :
C’est le module d’impression (menu Fichier>Imprimer) qui convertit la photo à l’aide du profil de l’imprimante (la photo est dans le profil de travail habituel, on ne convertit pas la photo en passant par menu Edition>convertir…). Donc laisser votre photo comme elle est (en sRGB, Adobe RGB, Prophoto) et dans le panneau d’impression demander à utiliser le profil ICC de l’imprimante pour imprimer.
Nous allons donc demander à PS de gérer les couleurs et pas à l’imprimante.
–Il faut donc déconnecter la gestion des couleurs dans l’imprimante. Dans le panneau d’impression de PS il y a un bouton nommer « Paramètres d’impression » qui ouvre le panneau les paramètres de l’imprimante ; dans les paramètres du pilote d’imprimante. Déconnecter tout ce qui autorise l’imprimante à modifier les couleurs ; voir la doc de l’imprimante. Voici comment je fais sur mon imprimante Canon ; je passe en « manuel » (au lieu de Auto) dans le cadre « Couleur/Intensité » et j’indique « Aucun » dans la correction des couleurs ; en général il faut supprimer tous les « modes automatiques », « ColorSmart… » et désactiver toute gestion de couleur ou de profil. Désactiver le profil IC ou profil ICM (sur PC) ou ColorSync sur Mac).
–Quand on veut imprimer dans PS, on passe par le menu Fichier>Imprimer. Dans le panneau de gestion de l’impression on voit :
-Le profil de la photo (1) , remarquez qu’on ne l’a pas changé, c’est toujours le profil incorporé à la photo (Adobe RGB ou Prophoto par exemple).
-Traitement des couleurs (2) : on indique à Ps qu’il doit gérer les couleurs en choisissant « Laisser Photoshop gérer les couleurs ».
-Profil de l’imprimante (3). C’est là qu’on indique le profil ICC de l’imprimante (celui fournit par le constructeur ou celui créé par la calibration).
Enfin il faut choisir le mode de conversion (relatif ou perceptif) et cocher la compensation du point noir. Le photographe doit plutôt choisir « perceptif » pour respecter les différences de teinte entre couleur (ou bien le mode « relatif »).
En local c’est assez simple de faire quelques impressions d’essai. Il y a intérêt à ce que l’écran ai été calibré peu lumineux (90 cd/m2) sinon on trouvera l’impression trop foncée par rapport à l’écran. De toutes les façons ce qu’on voit sur le papier ne sera jamais totalement ce qu’on voit sur l’écran dans le sens ou l’écran émet de la lumière colorée alors que le papier réfléchit seulement certaines couleurs et en absorbe d’autres.
Certains, éclaircissent systématiquement la photo avant impression surtout si l’écran est un peu trop lumineux ; cela se faisait bien quand les gens ne calibraient pas les écrans. Pas nécessaire d’éclaircir avant impression si on calibre l’écran avec une luminosité faible (80 à 90 cd/m2). Ainsi nous retrouveront la même luminosité sur l’écran et la photo imprimée. Pour certaines encres il faut un très long temps de séchage pour que les couleurs soient définitives.
Un petit truc à rajouter : le fait d’interdire à l’imprimante de gérer les couleurs ne dispense pas de paramétrer le reste sur le panneau des propriétés de l’imprimante ; comme l’usage de papier mat ou brillant par exemple.
Pour avoir une idée de ce que donnera l’impression on peut faire un « épreuvage » (Soft proofing) , on verra cela dans le dernier chapitre (en local on fait plutôt quelques tests en imprimant 2 ou 3 photos).
Lightroom est très souple pour imprimer (certaines modifications comme l’application de cadre blanc est même beaucoup plus facile dans le module d’impression de Lr que sur Ps) ; et il y a les mêmes paramétrages sous une présentation différente.
« Photoshop interpole votre fichier vers la résolution native du driver de l’imprimante : 720dpi pour les imprimantes A4 et A3, 360dpi pour les traceurs. C’est fait automatiquement. » Si vous exportez pour ensuite imprimer n’oubliez pas qu’il est préférable de fournir à l’imprimante une résolution qui est un multiple de tramage des buses des imprimantes ; pour Epson par exemple qui imprime en 5760 dpi, si on divise par 24 soit 5760/24 on obtient 240 dpi pour la photo ; par défaut Lightroom exporte en 270 dpi. Mais bon quelque soit la résolution l’imprimante se débrouille et je pense qu’il n’est pas nécessaire de s’occuper de cela. |
Mais je le répète, avec les imprimantes modernes la gestion de l’impression des couleurs par l’imprimante est bonne et il suffit de dire à PS de laisser l’imprimante s’occuper des couleurs :
2- Les imprimeurs web.
Quand on veut envoyer une photo vers un site web pour la faire imprimer, c’est le site lui-même qui vous dit quoi envoyer en matière de type de fichier et d’espace de couleur.
Généralement un site «grand public » (PhotoWeb…) accepte des photos en Jpg (8 bits donc) et sRGB, certains sites acceptent Adobe RGB.
Certains sites n’utilisent pas d’imprimantes jet d’encre mais projette votre photo sur du papier photographique.
Il peut y avoir diverses qualités de papier et de support (Dibond, impression mat, brillante, perlé, baryté…).
Sur leur site on peut parfois charger un profil ICC correspondant à leur imprimante et à leur papier. Cela permet de faire de « l’épreuvage » (voir plus bas).
Le site indique le nombre de pixel nécessaire pour imprimer dans une certaines dimensions. Bien que l’imprimeur web puisse se débrouiller pour imprimer quelque soit la résolution en dpi (c’est la taille du document qui importe) il est souvent exigé, malgré tout, une résolution de 300 dpi.
Consulter la documentation du site.
3- Les imprimeurs hautes qualité et Fine-Art.
Les sites de très grande qualité permettent l’envoie de JPG de TIFF 8 ou 16 bits en sRGB, Adobe RGB, Prophoto RGB (Art Photo Lab par exemple).
A titre d’exemple, une impression photo Fine-art chez un imprimeur de qualité sera envoyez en TIFF non compressé, 16 bits, Prophoto RGB en accord avec l’imprimeur s’il le demande. Il faudra donc enregistrer une copie de la photo dans ce format et avec l’espace de couleur désiré.
Un bon imprimeur préfère un Tiff car il pourra faire des corrections et ajustements et c’est plus souple sur un Tiff que sur un Jpg. Pour de l’impression Fine-art, lorsque les couleurs des photos sont plutôt pastel, on peut appliquer le profil ICC Adobe 98. Si à l’inverse elles sont relativement saturées, il est conseillé Prophoto.
On remarque que là aussi c’est du RGB et pas du CMJN.
L’impression Fine-Art (tirage d’art) concerne une impression de très haute qualité qui tiendra dans le temps (impression destinée aux collectionneurs, aux musées). Elle utilisera des papiers barytés ou Fine-Art ; des encres pigmentaires plutôt que des encres avec colorant sur des imprimantes haut de gamme.
4- Imprimeur du quartier.
Votre imprimeur, dans sa boutique photo dans votre ville, vous demande lui aussi souvent du sRGB en JPG , il n’a pas de profil ICC à vous proposer pour faire un épreuvage.
En fait l’imprimeur va régler sa machine (Minilab Frontier par exemple) pour qu’elle affiche correctement le sRGB ; il fait l’inverse de la technique habituelle : pas d’utilisation de profil pour modifier les couleurs de la photo en fonction du comportement de son imprimante, mais réglage de l’imprimante pour qu’elle affiche les bonnes couleurs sRGB qu’on va imprimer. Donc on lui donne sa photo en JPG, sRGB c’est tout. L’imprimeur demande souvent du 300 dpi (bien que cela ne soit pas utile).
5- Les imprimeurs quadrichromie, Offset
Ces autres imprimeurs de métier qui impriment des livres, des affiches, des flyers, des bâches, la presse en quadrichromie avec de grosses machines :
Voici les couleurs affichées par les imprimantes offsets :
Il y a plusieurs catégories d’imprimeurs :
-Certains accepterons ce que vous leur donnez (photo en RVB en Jpg), ils se débrouilleront pour gérer la couleur, faire les conversions eux-mêmes vers un espace CMJN et corriger pour que le rendu de l’impression soit conforme avec ce que le photographe voyait ; c’est leur métier. Ils vous donneront parfois un « bon à tirer » sous forme d’une image imprimée pour que vous puissiez valider les couleurs.
-d’autres ne font rien, ils ne veulent pas prendre le risque de convertir ; ils vous demandent un fichier en CMJN avec des caractéristiques particulières (en Pdf, Tiff..). Pas d’autres choix que de fournir ce qu’ils demandent. Ils peuvent aussi vous donner un bon à tirer afin que vous soyez en mesure de vérifier les couleurs avant impression.
Quand vous savez que l’impression se fera sur une presse quadrichromie après passage en CMJN, il peut être intéressant de faire un épreuvage d’écran avec un espace CMJN (FOGRA 39 en France) pour se rendre compte de la modification inévitable sur les couleurs lors de l’impression.
Compte tenu des imprimantes, la résolution demandée est de 300 dpi (c’est un multiple de la trame d’impression d’après ce que j’ai compris). 100 dpi pour une grande impression sur bâche, par exemple.
Ces imprimeurs offset ont la fâcheuse habitude de penser que pour l’impression en général (les photos en particulier) tout ce passe comme chez eux (CMJN avec bon à tirer, 300 dpi…) ; ils ignorent complètement le monde de la photo ou les imprimeurs sur imprimante jet d’encre sont dans le monde RGB et ne s’occupent pas des dpi.
En conclusion :
L’épreuvage d’écran.
Si vous envoyez un fichier image quel sera le rendu sur le papier ? sur un dibond ? sur toile ? sur un papier mat en piézographie Pro ?
L’imprimante utilisée à son propre gamut et son propre rendu de couleur, le support va modifier l’aspect ; quel aspect aura la photo une fois imprimée ? L’épreuvage à l’écran (Softproffing) permet de répondre (partiellement) à cette question.
L’épreuvage à l’écran est la capacité à prévisualiser à l’écran comment les photos apparaîtront une fois imprimées. Cela permet éventuellement de modifier la photo pour réduire les variations de ton et les couleurs inattendues afin d’imprimer réellement ce que vous voulez.
Pour cela il faut le profil ICC de l’imprimeur (Photoweb ; Art Photo Lab ou Saal digital comme beaucoup d’autres par exemple en fournissent sur leur site).
Si tous les profils d’épreuvage sont acceptés par PS (RVB, CMJN), LR n’accepte pas les profils CMJN. |
Aller sur le site de votre imprimeur, charger les profils ICC ; il y en a généralement plusieurs, un pour les photos de grande taille, un pour les photos de petites tailles, un pour les dibonds… il y a donc un profil par machine et type de support.
Dans l’explorateur, sur votre ordinateur, clic droit sur le nom du profil; puis clic sur « installer le profil » (pour PC du moins).
Pour pré visualiser le rendu une fois la photo post traitée, passer par le menu Affichage>Format d’épreuve>Personnalisé (1 puis 2). Un panneau s’ouvre ; pour « Périphérique de simulation », dérouler la liste et choisissez le profil ICC de l’imprimeur que vous venez d’installer (3). Il peut y avoir d’autres paramètres à régler comme le mode de rendu, la compensation du point noir et la simulation de la teinte du papier. Saal digital vous dit par exemple quelles paramètres utiliser.
Si « Aperçu » est coché ou après avoir cliqué sur « ok », vous voyez sur votre écran ce à quoi la photo devrait ressembler sur le papier après impression.
Il faut que l’écran soit calibré, pas trop lumineux (80 cd/m2).
Bien sur, le procédé à ses limites :
- Si l’écran est de plus petit gamut que l’imprimante (photo avec le profil Abode RGB sur un écran non ‘large gamut’ n’affichant que le sRGB) certaines couleurs imprimées ne pourront pas être affichées telles quelles, elles seront un peu désaturées pour pouvoir être affichées sur votre écran. Du coup vous ne verrez pas vraiment toutes les couleurs qui seront imprimées.
- Parfois le profil fournit est un profil générique.
- Surtout il y a une différence entre l’écran qui produit de la lumière et papier qui absorbe de la lumière ce qui fait que le rendu ne pourra réellement pas être le même. Mais cela donne une idée quand même.
L’épreuvage est intéressant si par exemple vous voulez envoyer votre photo à un imprimeur offset pour faire un livre ou une affiche. Il imprimera en CMJN sur son imprimante offset. Les couleurs affichées de l’imprimante offset sont sans doute plus petit que sRGB et donc certaines couleurs ne seront pas imprimées ou seront différentes. Faire un épreuvage permet de se rendre compte des effets de la conversion de votre image en CMJN et de modifier cette image en conséquence.
Voici une vidéo (Voir Ici ) sur l’épreuvage d’écran dans LR et PS par « Déclic numérique », il traite aussi de pleins d’autres problèmes d’impression ; A voir. On comprend tout.
L’épreuvage d’écran nécessite quand même un écran large Gamut pour réellement représenter les couleurs imprimées ; mais avec un écran moyen cela permet déjà d’avoir un idée.
Malgré tout, prudence : j’ai imprimé une fois sur des dibonds en impression directe, le résultat était très sombre. Il n’est pas interdit de faire chez l’imprimeur une petite impression « test » pour voir la qualité des profils ICC avant de lancer l’impression de toutes vos photos.
Certains imprimeurs (Saal digital) peuvent vous envoyer un fichier photo test sous forme d’un Jpg et la même photo imprimée sur papier ; ce qui permet de faire une comparaison.
Quand vous effectuez votre épreuvage, Ctrl Y permet d’alterner normal/épreuvage rapidement (c’est bien pratique pour modifier en mode normal et voir immédiatement ce que cela donnera sur le papier). Quand on est en épreuvage, PS le signale dans l’onglet de la photo en ajoutant le nom du profil (4).
Il y a aussi une ligne dans le menu (et un raccourci : Maj Ctrl Y) pour faire apparaître les couleurs non imprimables que le moteur de rendu convertira en couleurs généralement moins saturées. Pour déterminer les couleurs non imprimables, il regarde si elles font partie de l’espace de l’imprimante indiquée dans le panneau d’épreuvage. Si on n’est pas en épreuvage il utilise l’espace CMJN choisi dans le panneau couleurs.
S’il y a beaucoup de couleurs non imprimables on peut ainsi avec un calque teinte/saturation les modifier (les désaturer) afin qu’elles deviennent imprimables.
Faut-il incorporer le profil ICC (celui utilisé pour l « épreuvage ») dans la photo avant de l’envoyer ?
Je dirais : non, surtout pas ; laissez l’espace qui était incorporé dans la photo (sRGB, Adode RVB..). Saal digital par exemple confirme cela et indique sur son site de ne surtout pas mettre le profil ICC d’épreuvage dans les photos envoyées. L’imprimeur reçoit une photo avec un profil générique ; c’est lui qui fera avec ses profils les corrections pour que l’impression soit correcte. Par contre, curieusement certains sites indiquent le contraire , ils sont de moins en moins nombreux (cela sous-entend que leurs imprimantes impriment ce que vous envoyez sans intervention de leur part).
Dans LR on peut faire de l’épreuvage mais les profils CMJN ne sont pas acceptés. A noter que vous pouvez aussi faire de l’épreuvage avant d’imprimer avec votre imprimante locale ; vous pouvez aussi faire de l’épreuvage avec un profil CMJN pour voir ce que donnera une impression en quadrichromie mais il faut utiliser le profil ICC uniquement pour l’épreuvage car le post traitement en CMJN peut poser des problèmes.
Philippe LASSERRE octobre 2019. Maj avril 2021.
Suite. dpi…