Expert : Appliquer une image.

Appliquer une image…

 

Table des matières.

Introduction.

La fenêtre de dialogue « Appliquer une image.

  • La section « Source ».
  • Le section « Opération ».

Appliquer une image… mais pourquoi faire ?

Appliquer une image… sur un calque.

  • Opération Normal.
  • Opération Produit.
  • Opération du groupe Incrustation, Lumière tamisée .
  • Opération Addition et Soustraction.

Appliquer une image… sur un masque de fusion.

  • La création de masques de luminosité.
  • La création d’une sélection complexe (via un masque de fusion).

Appliquer une image… sur une couche alpha.

Conclusion.

 

Introduction.

Dans le menu Image de Photoshop se trouve une commande, « Appliquer une image… » dont on entend parfois parler mais dont on ne sait pas toujours à quoi elle peut bien servir.

Comme toute commande de menu qui se termine par des points de suspension, un clic sur celle-ci ouvre une fenêtre de dialogue.

On s’en doute, cette fenêtre va nous permettre d’appliquer une image. Autrement dit, cela nous permet de fusionner la source (calque ou couche) avec le calque ou la couche du document actif (destination).

 

Dans ce tutoriel, il me sera impossible de présenter cette commande de façon exhaustive. Je me contenterai d’exposer les fonctions que je connais et que je maîtrise, et passerai simplement sous silence celles que je ne connais pas, sachant qu’il est très difficile de trouver de la documentation sur cette commande.

 

La fenêtre de dialogue « Appliquer une image… ».

La fenêtre de dialogue elle-même est relativement simple. Il y a trois sections : la source, la cible et l’opération.

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La cible ne peut pas être modifiée. Elle est automatiquement remplie par Photoshop en fonction de la partie sélectionnée au moment de l’appel de la commande, soit un calque, soit un masque de fusion, soit une couche alpha (une sélection comme un masque de fusion créent automatiquement une couche alpha).

 

La section « Source ».

Dans cette section, nous pouvons définir la source de l’image à appliquer.

Par défaut, c’est le fichier sur lequel on travail qui est définit comme source, mais dans la liste déroulante, on peut choisir une autre source, donc un autre fichier, à condition que celui-ci soit ouvert dans Photoshop et qu’il ait les mêmes dimensions en pixels.

Une fois le fichier source sélectionné, dans le menu déroulant Calque, on trouvera en premier Fusionné, puis la liste de tous les calques du fichier.

Dans l’exemple ci-contre, notre fichier présente deux calques, celui d’arrière-plan et un calque nommé Calque 1.

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Il faut comprendre le choix Fusionné comme la résultante de l’aplatissement de tous les calques du fichier en question, mais sans que les calques soient réellement aplatis.

 

A noter également que les calques de réglage apparaissent dans la liste des calques sélectionnables, mais ils seront sans effet. Pour pouvoir appliquer une image, il faut choisir… une image, donc un calque de pixels.

La troisième option dans le choix de la source concerne la couche. On peut en effet n’appliquer qu’une couche. Rappelons que les couches dépendent des éléments actifs. Donc si on choisit un calque fusionné, ce sera les couches de l’ensemble du fichier actif, et si on choisit un calque précis, ce sera les couches de ce calque uniquement.

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Nous avons donc accès aux couches standards, le rouge, le vert ou le bleu, ainsi qu’aux trois couches en même temps, la couche RVB.

Bien évidemment, si vous avez créé une ou plusieurs couches alpha (c’est le nom générique de toute couche créée dans le panneau Couches, mais cela représente aussi une sélection active ou un masque de fusion), vous y aurez également accès dans ce menu déroulant.

La dernière option de la sélection de la source est une case à cocher, « Inverser » qui permet d’inverser le choix de la source. C’est donc le négatif de l’image choisie comme source qui sera appliqué.

 

Le section « Opération ».

Ici réside la puissance de la commande « Appliquer une image… ». En effet, s’il s’agit uniquement d’appliquer une image, un simple copier-coller ferait l’affaire.

Cette section de la fenêtre de dialogue Appliquer une image… peut varier en fonction de la sélection dans la liste déroulante.

La première option dans cette section est le choix de l’opération à réaliser. Ce choix se fait dans la liste déroulante ci-contre.

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Cette liste ressemble à s’y méprendre aux modes de fusion des calques, et c’est bien le même fonctionnement que ces derniers.

Remarquons que le mode de fusion Fondu n’y figure pas, ni les modes de fusion relatifs aux couleurs.

On observe par contre deux opérations qui n’existent pas dans les modes de fusion, Addition et Soustraction.

Sans entrer dans les détails de ces modes de fusion (ou opérations comme ils sont nommés ici), voici un bref rappel de leur fonctionnement.

Le mode Normal ne fait rien d’autre que de copier l’image sans aucune opération sur le calque ou le masque de fusion actif. Les pixels existants sont purement et simplement remplacés par ceux de la source.

La série suivante (Obscurcir, Produit, Densité couleur «+, Densité linéaire + et Couleur plus foncée) a pour résultat un assombrissement de l’image. Le blanc est sa couleur neutre.

A l’inverse, la série suivante (Eclaircir, Superposition, Densité couleur -, Densité linéaire – (Ajout) et Couleur plus claire) a pour résultat un éclaircissement de l’image. Le noir est sa couleur neutre.

Le groupe suivant (Incrustation, Lumière tamisée, Lumière crue, Lumière vive, Lumière linéaire, Lumière ponctuelle et Mélange maximal) a pour couleur neutre le gris à 50% et modifie les contrastes.

L’Addition et la Soustraction vont ajouter ou retirer la source à la cible. Les options Echelle et Décalage apparaissent. Pour comprendre ces opérations, il faut savoir qu’elles s’appliquent sur la valeur de la luminosité de chaque pixel.

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La luminosité va de 0 (noir) à 255 (blanc). L’opération Addition ajoute les valeurs de luminosité des pixels de la source et de la destination, tandis que l’opération Soustraction on retranche les valeurs de la source à celles de la destination.

Le résultat de l’opération est ensuite divisé par l’Echelle (un nombre qui doit être compris entre 1,000 et 2,000), puis on ajoute le Décalage. Le résultat de cette opération donne la valeur de luminosité au pixel résultant.

Enfin, le dernier groupe procède à diverses opérations sur l’image.

Nous trouvons ensuite un curseur pour définir l’opacité de l’opération à effectuer. Un bon moyen de doser son effet. Puis viennent deux cases à cocher.

La première permet de conserver les zones transparentes. Seules les zones opaques seront traitées par l’opération. Ce sera utile par exemple pour ajouter une partie d’une image dans un composite.

La deuxième permet d’activer les options de sélection des masques, dans lesquelles on pourra choisir le calque et le masque. Cela permet de limiter la fusion par un masque que l’on va sélectionner dans les options qui s’ajoutent dans la fenêtre. Un masque agissant comme une sélection, la case « Inverser » permet ici d’inverser la sélection. Je n’ai pas encore trouvé d’application concrète à ces options.

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Appliquer une image… mais pourquoi faire ?

Nous avons vu que le résultat de cette commande est envoyé à l’élément actif du panneau calque. Il est d’ailleurs aussi possible d’envoyer le résultat sur une couche alpha directement, ce qui revient à créer un masque de fusion non attribué à un calque.

Appliquer une image sur un calque revient à fusionner la source sur le calque sélectionné. Si l’opération choisie est Normal, nous obtenons une copie de la source qui va écraser le contenu du calque. Avec l’opération Produit, nous ajoutons la source au calque existant. Le résultat est identique à l’opération Normal si le calque est vierge, sinon cela va assombrir le calque existant. Les opérations Addition et Soustraction sont aussi des choix pertinents dans certaines circonstances, comme la création des calques de séparation de fréquence.

Appliquer une image à un masque de fusion revient à faire des sélections complexes qui seraient quasi impossibles avec les outils de sélection classiques.

Appliquer une image à une couche alpha revient à mémoriser les sélections pour les attribuer ultérieurement à un calque ou à un autre.

Enfin, il convient de préciser que l’on ne peut pas appliquer une image sur un calque dynamique.

Nous verrons ces diverses applications au travers d’exemples concrets dans la suite de ce tutoriel.

 

Appliquer une image… sur un calque.

De l’opération choisie dépendra le résultat obtenu.

Opération Normal.

C’est une opération qui ne modifie pas les pixels. Le calque destination est donc écrasé par la source.

Si on choisit un calque précis comme source, cela revient à dupliquer ce calque. Le seul avantage est que l’on obtient la duplication à l’emplacement que l’on veut dans le panneau Calques.

 

Si on choisit les calques fusionnés, cela revient à la copie fusionnée des calques visibles (l’équivalent du fameux raccourci CTRL+ALT+MAJ+E sur PC ou CMD+OPT+MAJ+E sur Mac). C’est une méthode efficace et relativement simple si on ne se souvient pas du raccourci clavier et qui peut s’avérer utile dans l’enregistrement des actions.

 

Opération Produit.

Exécuté sur un calque vierge, cette opération donne un résultat identique à l’opération Normal.

Si par contre le calque destination n’est pas vide, cela va ajouter la source avec un assombrissement global.

 

Opération du groupe Incrustation, Lumière tamisée, ….

Cette opération va augmenter le contraste de l’image. Cela peut être intéressant par exemple d’appliquer un calque de pixel à lui-même avec cette opération, plutôt que de dupliquer le calque et d’utiliser le mode de fusion du calque supérieur.

 

A noter qu’il est possible d’appliquer une image sur le calque d’arrière-plan, mais cette opération sera alors irréversible à moins de revenir dans l’historique, auquel cas on perdra les modifications ultérieures.

 

Opération Addition et Soustraction.

Ces opérations sont utilisées lors de la création d’une séparation de fréquences, en lieu et place du filtre passe-haut. Voyons quelles sont les différences entre ces deux méthodes.

Pour préparer une séparation de fréquences, on commence par dupliquer l’image deux fois, une pour les basses fréquences (calque du bas) et une pour les hautes fréquences (calque du haut).

Pour voir ce que l’on fait, on désactive le calque du haut, et on applique un flou sur le calque du bas, soit un flou gaussien dans la méthode originelle, soit un flou médian dans la dernière version de la séparation de fréquence. Tout étant flou, on a donc perdu la texture de notre image, que l’on va vouloir retrouver dans le calque du dessus, celui des hautes fréquences, que l’on réactive.

La méthode du filtre passe-haut permet de mettre en évidence les micro-contrastes du calque sur lequel il est appliqué, autrement dit les détails. La quantité de détail dépend du rayon appliqué au filtre passe-haut. Le calque est ensuite passé en mode de fusion Lumière linéaire pour redonner la texture au-dessus des basses fréquences, floues.

Tout le problème vient qu’il n’y a pas de corrélation entre le rayon du flou et celui du filtre passe-haut. Il est donc délicat de bien séparer les fréquences avec cette méthode, même si la pratique montre qu’un rayon identique dans les deux filtres donnera un résultat relativement correct.

Or nous avons dans le calque des hautes fréquences une copie de notre image d’origine, et dans le calque des basses fréquences, la suppression de la texture pour ne garder que les informations de lumière et de couleur, mais sans texture, donc flou.

Pour retrouver notre image d’origine intacte, mais séparée dans deux calques, il nous suffirait de retirer de la copie de notre image le contenu des basses fréquences. C’est là que notre commande « Appliquer une image… » intervient.

Nous avons notre destination, le calque des hautes fréquences (qui contient à ce stade une copie de l’image avant la séparation de fréquences), et nous avons notre source, le calque des basses fréquences. Nous devons donc choisir une des opérations d’Addition ou de Soustraction.

Avec ces opérations, nous avons d’autres options à remplir : l’échelle et le décalage. Les valeurs de ces paramètres sont connues pour la séparation de fréquences.

Le choix de l’opération et la valeur des paramètres dépendra de la profondeur de bits de l’image traitée. Voici les choix à faire :

  • Pour une image en 8 bits / couche : L’opération est Soustraction, Echelle 2, Décalage 128.
  • Pour une image en 16 bits / couche : L’opération est l’Addition, Echelle 2, Décalage 0 et la source est inversée (rappelez-vous qu’en mathématique, la soustraction n’est rien d’autre que l’addition de l’opposé).

 

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Sur l’écran ci-dessus, on voit la fenêtre et ses réglages pour une image en 8 bits, et la case Aperçu étant cochée, on voit le résultat sur le calque. Si le rayon du flou a été bien choisi (donc si on a bien extrait toutes les informations de couleur), le résultat est gris. Il faut donc passer le calque en mode de fusion Lumière linéaire pour que cela se « transforme » en texture.

 

Appliquer une image… sur un masque de fusion.

Comme nous l’avons vu, appliquer une image sur un masque de fusion revient à créer des sélections complexes. Quand on fait une sélection sur un calque et que l’on clique sur le bouton d’ajout d’un masque de fusion, ce qui est sélectionné devient blanc et ce qui ne l’est pas devient noir. En fonction du degré de sélection (les zones progressives), on obtient diverses nuances de gris qui agissent un peu à la manière de l’opacité.

Rappelons aussi que sur un masque de fusion, on ne peut pas peindre en couleur. C’est automatiquement transformé en niveaux de gris allant du noir au blanc, basé sur la seule valeur de luminosité de la couleur. Cela signifie que quand on applique une image sur un masque de fusion, elle sera appliquée en noir et blanc.

Quand on affiche une image couleur en noir et blanc, la principale information que nous voyons est la luminosité. On comprend dès lors qu’appliquer une image sur un masque de fusion est une méthode toute indiquée pour créer des masques de luminosité !

Dans une image en noir et blanc, par définition, les hautes lumières sont en blanc et les basses lumières sont en noir. Appliquer l’image sur un masque de fusion revient donc à créer un masque de luminosité pour les hautes lumières. Grâce à l’option « Inverser la source », on peut également cibler les basses lumières puisqu’on obtient le négatif de l’image.

On pourra aussi aller plus loin en basant notre masque de luminosité (ou notre sélection) sur une couche précise, rouge, verte ou bleue plutôt que sur la version composite RVB.

Il nous reste à choisir quelle opération utiliser pour appliquer notre image à un masque de fusion :

  • L’opération Normal écrase tout masque existant et copie la source choisie sur le masque de fusion.
  • L’opération Produit est, elle, plus intéressante. Appliquée sur un masque de fusion vierge, il donne le même résultat que l’opération Normal. Là où cela devient intéressant, c’est quand on applique plusieurs fois de suite la même source au même masque de fusion. A chaque application, les gris deviendront plus foncés, ce qui nous permet d’affiner notre sélection.

 

La création de masques de luminosité.

Pour créer simplement un masque de luminosité, nous allons définir nos paramètres de la commande « Appliquer une image… » de la manière suivante (veiller à bien sélectionner le masque de fusion avant d’appeler la commande) :

  • Source : le fichier en cours.
  • Calque : Fusionné.
  • Couche : RVB.
  • Opération : Produit.

 

  • Pour cibler les tons clairs : ne pas cocher la case « Inverser » la source.
  • Pour cibler les tons foncés : cocher la case « Inverser » la source.

 

A chaque fois que l’on répète l’exécution de cette commande sur le même masque de fusion, avec les mêmes paramètres, on va cibler de manière plus précise les tons de plus en plus clairs ou de plus en plus foncés suivant notre choix.

Pour cibler les tons moyens, c’est un peu plus compliqué. En appliquant l’image une fois en opération Produit, source non inversée, puis une fois en opération Superposition, source inversée, on va cibler uniquement les tons moyens sur une gamme relativement restreinte. Il sera difficile d’affiner cette méthode. Si l’on veut créer des masques de luminosité pour les tons moyens, je recommande plutôt de travailler avec les couches et les intersections de sélections.

 

La création d’une sélection complexe (via un masque de fusion).

On utilise souvent les couches pour créer des sélections de détourage. Ce principe peut parfaitement être réalisé par l’application d’une image à un masque de fusion, la source étant définie sur la couche adéquate.

Grâce à la case à cocher « Aperçu », on voit en direct le résultat. L’avantage de cette méthode réside une fois encore dans les opérations. En effet, si la couche donne une sélection trop imprécise en elle-même, appliquer plusieurs fois la couche en opération Produit peut nous aider à affiner la sélection.

Ce sera par exemple très utile pour détourer un feuillage sur du ciel en vue de changer le ciel. Le canal vert sélectionnera les feuilles et le canal bleu le ciel.

Ne jamais oublier qu’un masque de fusion n’est pas figé dans le temps. Si le canal bleu nous a sélectionné le ciel et le lac, rien n’empêche ensuite de peindre en noir sur le lac pour le retirer de la sélection.

 

Appliquer une image… sur une couche alpha.

La méthode est quasi identique à celle précédente (sur un masque de fusion), à une exception près. Quand on crée une nouvelle couche dans le panneau Couches, elle est par défaut noire.

Si l’on veut travailler exactement comme pour les masques de fusion, le plus simple est d’inverser la couche par CTRL+I sur PC ou CMD+I sur Mac. On peut aussi faire Edition>Remplir… et choisir le blanc comme couleur. On se retrouve ainsi dans la même configuration que dans le chapitre précédent.

Cela peut être intéressant pour préparer des masques de luminosité par exemple. Il suffit de créer de nouvelles couches alpha pour créer nos masques : tons clairs, tons plus clairs, tons très clairs, tons foncés, tons plus foncés, tons très foncés, …

 

Conclusion.

Nous avons abordé et étudié dans ce tutoriel le fonctionnement théorique de la commande « Appliquer une image… » et ses principales applications pratiques. J’ai bien sûr basé ces applications sur mes connaissances et mon expérience pratique, tout en restant conscient que je n’aborde qu’une infime partie des possibilités de cette commande.

Je vous recommande vivement de faire vos propres essais et ne doute pas que vous utiliserez plus souvent cette commande une fois compris son fonctionnement. N’hésitez pas à me faire part de vos commentaires et à partager votre propre utilisation de cette commande, nous avons tous à y gagner.

 

Vevey, le 8 septembre 2018

Jean-Pascal Schorro

Pour marque-pages : Permaliens.

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