FAQ : Faut-il travailler en 8 ou 16 bits dans PS ?

Chaque pixel d’un fichier image est enregistré en 8 bits/couche de couleur, 16 ou 32 bits/par couche de couleur. On parle de profondeur de couleur.

Pour le 8 bits/couche (comme dans les JPG par exemple), chaque couleur R, V ou B est enregistrée sur 8 bits, valeur de la couleur allant de 0 à 255 soit 256 nuances pour le rouge, 256 nuances pour le vert, 256 nuances pour le bleu. Au total cela donne 256x256x256 couleurs soit 16 millions de couleurs.

En 16 bits il y a 65536 nuances pour chaque couleur R, V ou B. Cela donne 281 474 milliard de couleurs différentes.

Dans l’onglet en haut, à droite du nom du fichier et après le mode de couleur (RVB, CMJN,Lab) figure le nombre de bit par couche : ci-dessous l’image est en 8 bits/couche (RVB/8*).

env9.JPG

 

A première vue, il semblerait suffisant de coder en 8 bits par couche (voici la liste d’arguments) :

  • cela correspondrait à la vision humaine.
  • les écrans ne font pas des merveilles. La plupart affiche en 8 bits/couche.
  • on utilise souvent en fin de traitement, pour imprimer ou mettre sur le web, des fichiers Jpg qui ne peuvent contenir que 8 bits/couche de toute façon.
  • Les fichiers 8 bits par couche sont plus petits.
  • Des traitements sur 8 bits cela va plus vite que sur 16 bits.
  •  Sur mon écran, je ne vois pas de différence entre une image 8 bits ou 16 bits/couche.

En fait, il y a de nombreux arguments pour utiliser le 16 bits/couche :

  • La vision humaine distingue 10 bits par couche environ.
  • Les fichiers Raw des appareils photos ont 12 à 14 bits/couche significatifs. Donc 8bits/c c’est juste. Les Tiff et Psd peuvent l’être aussi. Pourquoi, pour le traitement perdre cette profondeur en passant en 8 bits/couche.
  • On se soucie peu maintenant de la taille des fichiers, on a moins de problème de place avec nos matériels, actuellement.
  • Dans Lightroom, de toutes les façons on travaille en 16 bits, pourquoi ne pas conserver cette profondeur?
  • Le nombre de nuances différentes qu’on peut coder est très important en 16 bits/couche alors qu’n 8 bits/couche il n’y a que 256 nuances par couleurs ou niveau de gris.
  • En 8 bits les dégradés seront saccadés avec un effet de bande dans certaines conditions: chaque couleur a 256 niveaux de nuance, pas plus et on passera par exemple d’un rouge avec composante R à 52 à un rouge 53 sans valeur possible à 52.2 ou 52,4. Alors qu’en 16 bits il y a 65536 nuances par couche, les dégradés sont plus réguliers, progressifs (même si pour le moment les écrans affichant en 8 bits ne le montrent pas). Cet effet de bande est plus problématique en cas de traitements multiples sur une photo contenant des dégradés.
  • Photoshop fait ses calculs en interne en 16 bits en virgule flottante (en fait en 15 bits) ; LR en 16 bits.
  • L’argument le plus important est que les calculs sur des valeurs entières en 8 bits créent de grosses erreurs d’arrondis qui peuvent entrainer des artéfacts. Sur une image 8 bits, Ps fait des calculs en 16 bits virgule flottante et met le résultat dans un entier 8 bits ! Imaginer les dégâts. Si on travaille en 16 bits il y a donc moins d’erreurs d’arrondi et plus de précision dans les calculs. On privilégie donc la qualité des calculs.
  • Le fait de faire les calculs corrects en 16 bits puis de passer en fin de traitement en 8 bits  est une bien meilleure solution que de convertir en début de flux l’image en 8 bits et effectuer les traitements en 8 bits.

 

L’usage des images 16 bits/couche pourrait quand même avoir quelques inconvénients :

Dans PS malheureusement certains filtres ne fonctionnent qu’en 8 bits/couche.

En 16 bits les traitements sont plus long.  Mais la plupart des traitements sont tellement rapides qu’ils sont pratiquement instantanés en 8 ou 16 bits. Il est vrai qu’un traitement très très long en 8 bits  sera encore plus long en 16 bits (dans mes tests, un « rempli avec le contenu pris en compte » très complexe met 7 s en 8 bits mais 15 s en 16 bits).

L’image et les calques prennent plus de place en mémoire vive en 16 bits , c’est vrai. Mais maintenant avec la quantité de Ram préconisée, 8 Go à 16 G par exemple, les problèmes de ralentissement des traitements par insuffisance de Ram sont rares même avec des images 16 bits.

Tout cela explique que, théoriquement, le travail en 16 bits est meilleur, mais  cette amélioration est-elle perceptible et utile ?.

Une image en 8 bits dans Photoshop Element par exemple (qui ne travaille qu’en 8bits) après des traitements pas trop extrêmes peut tout de même rester très correcte. Cela explique que certains travaillent en 8 bits/couche considérant qu’avec des dégradés naturels et des traitements non extrêmes, la qualité de la photo reste excellente. Les différences avec un traitement 16 bits étant imperceptibles.

Les écrans affichant plutôt des nuances sur 8 bits, il est probable qu’une image 16 bits/couche qu’on voit sur un écran  8 bits est dégradé par rapport à l’image réelle. Même si l’image 16 bits est meilleure dans l’absolu, elle aura un rendu équivalent à l’image en 8 bits en terme de nombre de nuance compte tenu des qualités de l’écran. Cela fausse donc notre analyse en terme de qualité d’image sur écran. Un dégradé 16 bits, même s’il est de meilleure qualité dans l’image sera affiché comme un dégradé 8 bits. Donc le fait de voir à l’écran, en terme de nuance, une image 8 ou 16 bits/couche comme identique ne peut pas être un argument en faveur du 8 bits ; nos futurs écrans afficheront peut être 16 bits/couches un jour et là on verra la différence. 

Par contre si on fait des traitements multiples sur ce dégradé, en 8 bits il peut y avoir une dégradation de l’image et un effet de bande visible et disgracieux qui ne sera pas présent en 16 bits.

Il est donc conseillé de travailler en 16 bits mais dans la pratique courante, les différences étant minimes voir imperceptible (sur un écran 8 bits), le travail en 8 bits/c peut aussi être une option surtout si on traite très peu.

Chacun ses exigences et son choix.

Par contre, quand vous utilisez les espaces de couleur très larges comme ProPhoto RGB , il est impératif de travailler en 16 bits. Il y a tellement de couleurs à coder que le travail en 8bits peut entrainer des effets de bande car toutes les couleurs ne sont pas codées.

Une image 32 bits/couche correspond à une image à haute dynamique (utilisée en HDR).

Quand on ouvre un Jpg on est en 8 bits par défaut.

On peut transformer l’image en 8 bits, 16 bits ou 32 bits en passant par le menu Image>Mode.

image_mode

Philippe LASSERRE mars 2019.

Pour marque-pages : Permaliens.

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