Nous allons voir :
- Le codage couleur et les espace de couleurs,
- Les profils incorporés aux photos,
- Les images sans profil,
- Profil dans un flux de travail,
- Application et conversion d’un espace de couleurs dans un autre,
- Les modes de rendu (perceptif, relatif).
Le codage couleur et les espace de couleurs.
Une couleur peut être représentée grâce à un codage Lab comme on l’a vu. Mais si un code Lab représente bien une couleur avec une longueur d’onde précise, il n’en est pas de même pour un code couleur dans les autres espaces de couleurs.
En effet : pour un même code RGB la couleur réelle ne sera pas la même suivant l’espace de couleur.
Voici un carré de couleur dont la couleur a pour code RVB (177,68,68) ; regardez la couleur de ce carré dans trois espaces de couleurs différent : ce n’est pas la même couleur. Pourtant c’est le même code couleur.
Cela vient du fait que pour un code RVB, la couleur correspondante dépend de l’espace de couleurs. Le code couleur situe la couleur dans les limites de l’espace de couleur (et pas dans l’absolu). Les valeurs limites (0 et 255) ne sont pas situées aux mêmes endroits sur un diagramme Lab. Un rouge de valeur 255 dans un espace Prophoto est beaucoup plus saturé qu’un rouge 255 en sRGB, du coup tous les rouges seront décalés.
On explique mais avec du vert cette fois :
Un code RGB 0,255,0 ne contenant qu’une composante verte (255) ne correspondra pas à la même couleur verte si elle est dans un espace sRGB (point 1 dans le schémas ci-dessous) ou dans l’espace Adobe RGB (point 2). Les points 1 et 2 ont tous les deux le même code RGB (0,255,0) mais ne sont pas au même endroit sur le diagramme des couleurs Lab: Cela n’est donc pas la même couleur sur les différents espaces de couleur alors que c’est le même code couleur RGB. Si on est dans un espace de couleur Adobe RGB la couleur de code 0,255,0 est beaucoup plus saturée que la couleur de code 0,255,0 (le même code) dans l’espace sRGB (même si sur le schémas ci dessous le rendu couleur n’est pas très exacte). Mais leur code Lab est différent (puisque dans l’absolu ce n’est pas la même couleur). Si la composante verte est à 255 cela veut dire que le vert est complètement saturé (donc à la limite supérieure de l’espace) mais POUR l’espace en question. Un code RVB fait donc référence à l’espace dans lequel il est ; il est a interpréter dans son espace de couleur et pas en valeur absolu.
Ainsi une couleur bien précise avec une longueur d’onde bien précise et définie par un code Lab unique la caractérisant dans l’absolu (point 3) aura un code couleur RGB différent dans les différents espaces de couleur.
Conséquence pratique : Un code couleur RVB ne donnera pas la même couleur réelle suivant l’espace de couleur qu’on utilise. Cela explique qu’une image codée dans un espace de couleur n’aura pas du tout les mêmes couleurs si une visionneuse impose un autre espace de couleur.
Profil incorporé.
On a donc compris que le code RGB d’une couleur, sans la référence à un espace de couleur ne permet pas de savoir de quelle couleur il s’agit.
En effet pour un code RGB (20,56,128 par exemple) la couleur réelle (la longueur d’onde de la lumière représentée par son code Lab) n’est pas la même si on est en sRGB, Adobe RGB et Prophoto. Et dans une image les couleurs sont codées en RGB.
Il faut donc inclure dans l’image l’espace de couleur afin que le logiciel qui affiche la photo sache, en fonction de l’espace de couleur à quelle couleur réelle correspond tel code RGB. On parle, pour ce qui est de cet espace dans la photo, de « profil incorporé ». (« Espace incorporé » aurait été plus logique …)
Donc jamais d’image sans profil incorporé car nous n’avons aucune référence pour savoir à quoi correspondent les codes couleurs.
Ce problème d’espace de couleurs est la principale cause des problèmes de couleurs.
En pratique : Comment voir le profil incorporé d’une image dans PS ?
Et bien dans la partie base du panneau de l’image, à la droite du facteur de grandissement de l’image, il y a une zone d’information ; déroulez la liste et cliquez sur « profil du document »; ainsi le profil incorporé à l’image est affiché en bas de l’écran :
Hors PS dans l’explorateur Windows, effectuez un clic droit sur l’image, cliquez sur propriétés, onglet détails et sur la ligne « représentation des couleurs » il est indiqué le nom du profil incorporé.
Attention donc à certaines images qui viennent du Web, d’une capture d’écran, d’un scanner…, de Paint ; certaines n’ont pas de profil incorporé (Quand on les ouvre dans PS, PS vous le signale d’ailleurs).
Un cas particulier : Les fichiers Raws n’ont pas de profil incorporé ; il y a énormément de couleurs car le gamut des appareils photo est très large . Mais ce n’est pas embêtant : C’est Lightroom, Camera Raw ou les logiciels dérawtiseurs qui, connaissant le nom de l’appareil photo, vont mettre cette photo dans un espace très large (un espace proche de Prophoto RGB) avec les « bonnes couleurs » ; cela en utilisant le profil de l’appareil. Les bonnes couleurs ? oui chaque dérawtiseur fait un peu à sa façon et apporte sa patte sur le plan colorimétrique. Au sortir du dérawtiseur, quand on exporte, l’image est converti dans un profil incorporé.
Prenons une photo qui n’a pas de profil incorporé.
C’est une capture d’écran par exemple effectuée avec le logiciel Windows de capture ; on va la coller dans PS (en fonction du paramétrage de PS ; il y a de grande chance pour que les couleurs soient complétement changées). On va lui attribuer successivement les trois profils ; je dis bien « attribuer », cela veut dire qu’on ajoute un profil dans la photo ce qui ne change pas les codes RGB des couleurs ; on ajoute juste un référentiel. Comment le faire ? A l’ouverture de la photo dans PS, comme le logiciel voit qu’il n’y a pas de profil incorporé, il vous demande (si cela a été paramétrer ainsi) s’il faut attribuer un profil et lequel. Vous allez successivement attribuer les trois profils les plus utilisés. Il est aussi possible en passant par le menu Edition>Attribuer un profil, d’attribuer un profil.
Voila ce que cela donne :
Regardons les photos avec attribution des 3 espaces.
On se rend compte, à l’œil que les couleurs ne sont absolument pas les mêmes en fonction des espaces de couleur. L’attribution d’un profil ICC change les couleurs affichées alors que les valeurs RVB de l’image n’ont pas été modifiées. Si initialement la photo a été prise avec un appareil utilisant l’espace sRGB , le meilleur rendu des couleurs sera obtenu, lorsqu’on on attribue à la photo sans profil, le profil sRGB. Si on attribue un des deux autres profils, les couleurs seront fausses.
Deux implications :
–Pas de photo sans profil incorporé (sinon il n’y a aucune référence de couleur ; les fichiers Raw font exception). Les Jpg, Tiff, Psd, … doivent donc contenir un profil incorporé.
C’est une cause fréquente de défaut de colorimétrie : la photo est exportée sans profil, soit parce qu’elle n’en a pas, soit parce que vous l’explortez mal. Attention à l’exportation à partir de Photoshop surtout il vous passez par le menu Fichier>Exportation puis « Exporter sous » ou « Enregistrer pour le web », il faut bien cocher les bonnes cases pour inclure un profil sRGB; bien veiller à la présence d’un profil ; dans Lightroom, à l’exportation, on met automatiquement un profil dans la photo.
–Si on exporte une photo en Adobe RGB ou en Prophoto RGB et si on la regarde sur un ordinateur ou une tablette ou dans un logiciel qui ne gère pas les profils (certaines vieilles visionneuses), les couleurs seront fausses car un appareil ne gérant pas les couleurs affiche à peu près correctement les couleurs sRGB. Mais il affiche faussement les couleurs d’une image ayant Adobe RGB ou Prophoto comme profil incorporé. C’est pour cela qu’il est préférable d’enregistrer une photo destinée au Web en sRGB ; tout le monde (tablette, smartphone, vieil ordinateur, gestion de couleur ou pas) la verra a peu près correctement. Un logiciel gérant les profils affichera les couleurs exactes quelque soit le profil.
Beaucoup de logiciels gèrent les profils maintenant (contrairement à ce qui se dit) et affichent donc les bonnes couleurs quel que soit le profil. Par contre certains logiciels sont perdus quand la photo ne contient pas de profil.
Profil incorporé tout au long de la chaîne graphique :
Une photo JPG venant d’un appareil photo a automatiquement un profil incorporé (sRGB ou Adobe RGB, c’est l’utilisateur qui fera le choix sur son appareil en le paramétrant). Un Raw n’a pas de profil incorporé mais c’est le dérawtiseur, grâce au profil de l’appareil photo, qui va se charger d’interpréter les bonnes couleurs . Le logiciel se chargera aussi de mettre un profil incorporé quand on exporte la photo du dérawtiseur.
Quand on exporte de LR vers PS, on indique que le Psd ou le Tiff doit avoir tel espace de couleur incorporé et le logiciel va convertir les couleurs dans cet espace pour conserver des bonnes couleurs.
A part le passage appareil photo>dérawtiseur pour les Raws ou il n’y a pas de profil, le reste de la chaîne graphique nécessite qu’il y ait toujours un profil incorporé dans les fichiers. Ainsi JPG, TIFF, PSD ont un profil incorporé tout au long de la chaîne.
En fin de flux de travail, dans PS pour exporter on indique un espace de couleur (sRGB par exemple pour le web), PS fera une conversion des codes pour conserver les bonnes couleurs.
Conversion de profil ; attribution de profil.
Ce chapitre concerne les conversions en général ; notez qu’il y a conversion quand on exporte une image de Photoshop ou de Lr mais aussi quand on imprime, quand on passe d’un logiciel à l’autre (LR vers PS par exemple). Il est donc important de bien comprendre cette conversion.
Ne pas confondre avec « Attribuer un profil ». On a vu que si on « attribue » un profil à une photo cela ne change pas les codes RGB mais juste le profil incorporé. Cela change les couleurs si la photo a été prise dans un espace de couleur et qu’on lui en attribue un autre. (menu Edition>Attribuer un profil).
Par contre si on CONVERTIT vers un autre espace de couleur (menu Edition>Convertir un profil), le logiciel va convertir les codes RGB pour tenter de conserver les mêmes couleurs ; voyons comment cela se passe.
1-Couleur commune aux espaces source et destination :
Prenons un exemple, voyons une image contenant la couleur LAB 53,22,-6, couleur prise dans le triangle des couleurs sRGB, donc couleur existant des 3 espaces (correspond à la croix (3) dans le schémas ci dessus).
On va convertir cette image dans les autres espaces de couleur, je dis bien « convertir » en utilisant le menu Edtion>Convertir en profil (en mode absolu, on verra cette notion plus loin) :
Bien que cela soit la même couleur (Le code Lab est le même dans les trois espaces), son code RVB va être différent dans les 3 espaces.
Le moteur de conversion a converti le code RVB de départ en un code afin que dans l’espace d’arrivée, il donne la même couleur (le même code Lab) ; donc pas de modification de couleur.
Cela est vrai pour une couleur commune aux 3 espaces.
La conversion a conservé les couleurs mais changé le code.
C’est aussi le cas quand on convertit une image d’un espace vers un espace plus grand : toutes les couleurs de départ selon contenues dans l’espace de destination.
2-Couleur n’existant pas dans l’espace de destination qui est plus petit.
Par contre, choisissons une couleur très saturée dans une photo avec l’espace Prophoto RGB , elle est dans l’espace Prophoto mais pas dans Adobe RGB et encore moins dans sRGB.
Si on convertit l’image qui était en Prophoto vers Adobe RGB puis sRGB, on se rend compte que la couleur doit changer pour pouvoir « rentrer » dans l’espace de destination (normal, elle n’existe pas dans l’espace de destination). La couleur après conversion sera moins saturée; on le confirme en constatant que le code Lab a changé au cours de la conversion. Dans le schéma ci-dessous cela n’est pas très visible.
Noter que comme vous n’avez pas un écran affichant le Prophoto vous ne voyez pas de différence de couleur entre les carrés ci-dessus ci-dessus, mais les codes sont bons.
Quand on convertit une couleur d’un espace dans l’autre, si la couleur n’existe pas dans l’espace de destination, le logiciel de conversion la convertit dans une couleur approchante à la limite de l’espace de destination. Il change donc la couleur absolue. En l’occurrence, il la dé sature ici.
En conclusion :
Si on convertit une image et si les couleurs ne sont pas très saturées, le fait de passer d’un espace large à un espace étroit (ou l’inverse) , ne change pas les couleurs (sous certaines conditions de conversion).
Exemple : Image qui a été converti dans les 3 espaces de couleur : il n’y a aucun changement car la couleur de peau est présente dans tous les espaces de couleurs.
S’il y a des couleurs (généralement très saturées surtout dans les verts mais aussi les autres couleurs) et que vous convertissez dans un espace plus petit, les couleurs communes ne seront pas modifiées (toujours dans le mode absolu) ; les couleurs très saturées seront convertis en couleurs moins saturées pour rentrer dans l’espace de destination.
C’est ce qui se passe quand vous regardez votre image qui est dans un espace Prophoto RGB sur un écran affichant sRGB ; la carte graphique convertit l’image en sRGB pour l’afficher. On pourrait conclure que, compte tenu de nos écrans, il est bien suffisant de travailler en sRGB. En fait il est préférable de travailler dans un espace plus grand, même si on ne voit pas toutes les couleurs à l’écran (on y reviendra).
Bien sur, si vous convertissez dans un espace plus grand les couleurs ne sont pas modifiées.
Il y a des nuances en fonction du mode de conversion, on verra cela plus tard.
Quand vous effectuez des conversions dans des espaces ou des profils pour imprimer ou voir à l’écran c’est le même fonctionnement : convertir une photo ne changera rien sur le plan couleur s’il n’y a pas de couleurs très saturées ou si on passe dans un espace plus grand ; ce qui fait dire à certains qu’il ne faut pas se prendre la tête avec les couleurs. Si par contre on a des couleurs très saturées et qu’on passe dans un espace plus petit il y aura dé saturation de certaines couleurs très saturées si elles existent…
Conversion d’espace. Mode de rendu.
Maintenant, il faut comprendre les modes de conversion de couleurs quand on passe d’un espace à l’autre, ils sont nommés « modes de rendu » :
Allons un peu plus loin :
C’est le moteur de rendu de la gestion de couleur (CMS comme Color Management System) qui s’occupe de la couleur ; le CMM (Color Management Module) fait les conversions. Il y a à notre disposition deux moteurs de rendu : |
Jusqu’à présent, j’avais utilisé le mode de rendu « absolu » pour simplifier les explications.
Mais, en fait, il y a plusieurs types de conversion possible des couleurs par le moteur de rendu : Le mode absolu, relatif, le mode perceptif et le mode saturation. Rassurez vous, il n’y en a que deux à retenir, le mode « perceptif » et le mode « absolu ».
Prenons l’exemple d’une image en Prophoto RGB contenant des couleurs disséminées dans tout l’espace et qui doit être imprimée. Convertissons la en sRGB, bien plus petit et regardons comment fonctionnent les différents mode de rendu..
1-Le mode « absolu » : Les couleurs qui sont dans l’espace Prophoto et pas dans l’espace sRGB seront converties dans l’espace sRGB, au plus proche, au bord de celui-ci ; elles seront probablement désaturées. Les couleurs communes aux 2 espaces ne bougeront pas. Cela à l’avantage de conserver les mêmes couleurs quand elles sont communes aux deux espaces, les couleurs « non imprimables » (celles n’entrant pas dans l’espace de destination) étant modifiées. Mais il y a un inconvénient : deux couleurs qui étaient « éloignées »(une saturée, une non saturée dans les mêmes teintes) pourront devenir pratiquement identiques après conversion, ce qui fera disparaître les différences de teinte pour certaines couleurs. C’est ce mode qu’on utilisait lors des explications précédentes.
2- Le mode « relatif » est pratiquement identique au mode absolu mais il y a correction du point blanc (pour tenir compte des caractéristiques du papier quand on imprime par exemple). Le point blanc de l’espace de destination est calé sur celui de l’espace source.
Cochez l’option de compensation du point noir dans ce mode.
3-Le mode « perceptif » : toutes les couleurs sont modifiées : celles qui sont dans l’espace Prophoto mais « non imprimables » seront modifiées pour rentrer dans l’espace sRGB (au plus près, au bord), mais les couleurs communes aux deux espaces seront, elles aussi, déplacées afin que les « distances » entre couleurs soit respectées. On respecte ainsi la perception de la différence entre deux couleurs ; on respecte leurs relations visuelles mais on modifie toutes les couleurs. . Ce mode convient aux images photographiques contenant des couleurs non imprimables. Ce qui est bête c’est que même s’il n’y a pas de couleurs non imprimables, toutes les couleurs sont quand même modifiées.
C’est ce mode qui est habituellement conseillé aux photographes; bien que parfois le mode relatif soit plus juste.
4-Le mode « saturation » privilégie l’éclat des couleurs au détriment de leur précision. Ce mode de rendu convient aux images d’entreprise, graphiques, logos dans lesquelles l’éclat des couleurs saturées est important.
Vous remarquerez dans le panneau « Couleurs », lors des épreuvages d’écran, dans le panneau d’impression ou de conversion des profils il y a toujours le choix du « mode de rendu ». Les photographes choisiront la plupart du temps le mode perceptif à moins qu’une reproduction impérative des bonnes couleurs et l’absence de couleurs non imprimables vous fasse choisir le mode relatif. Il faut parfois essayer différents modes de rendu et choisir celui qui convient à votre photo.
Je vois venir une question : pourquoi ne pas avoir travaillé directement en sRGB tout au long du processus puisqu’il faut passer en sRGB à la fin ?
Dans un espace large, vos traitements seront plus riches, plus subtiles moins dégradés et vous conserverez toutes les nuances de couleur de votre appareil photo. Si cette photo doit aller sur le web, vous la dégraderez en utilisant le sRGB en bout de chaîne. Mais s’il s’avère que c’est une photo superbe et que vous voulez l’imprimer (les imprimantes impriment un espace de couleur bien plus large que l’écran) ou que demain des écrans très larges gamut et pas chères apparaissent, vous aurez conservé tous les nuances de votre image dans un espace large et c’est mieux. N’oubliez pas que le passage en sRGB est irréversible. Mais c’est mon opinion personnelle…
Résumé :
Bien faire la différence entre convertir vers un profil ou attribuer de force un profil sur une photo.
Si votre photo a un profil ProPhoto et que vous convertissiez dans un espace sRGB , la majorité des couleurs ne changeront pas d’aspect ; cela est vrai pour les couleurs communes aux deux espaces seulement. Les couleurs qui sont dans l’espace Prophoto mais pas sRGB (couleurs très saturées) seront converties dans des couleurs approchantes sur les bords de l’espace sRGB.
Si vous travaillez en Prophoto mais avec un écran lambda (affichant du sRGB), vous ne verrez pas toutes les couleurs (mais faut-il s’en débarrasser de ces couleurs saturées que vous ne voyez pas uniquement sur l’écran ?)
Quand vous imprimez, si le gamut de l’imprimante est large (imprimante jet d’encre), vous imprimerez toutes les couleurs ; si le profil colorimétrique de l’imprimante est plus petit que l’espace de travail, ces couleurs souvent saturées qui ne font pas partie de la destination seront dé saturées pour pouvoir être imprimée quand même..
Ce qu’il faut comprendre c’est que si vous passez d’un espace large (Prophoto par exemple) vers un espace étroit (sRGB ) vous allez perdre des couleurs (elles seront transformées en couleurs moins saturées) mais si vous repasser de nouveau vers un espace large, vous ne récupérerez pas les couleurs perdues antérieurement.
Pourquoi ne pas conserver un espace de couleur bien large et riche, avec des couleurs très saturées pour post traiter et sauvegarder, quitte à si besoin, pour le web par exemple, au dernier moment, exporter ponctuellement une copie dans un espace plus petit ?
Allons un peu plus loin :
Lors d’une conversion le moteur, le mode de rendu et d’autres paramètres qui seront utilisés sont indiqués dans le panneau « Options de conversion » situé à droite du panneau « Couleurs ». Mais le monde n’est pas si merveilleux : les conversions d’espace de couleur utilisant des profils ICC v2 utilisent parfois uniquement le mode relatif. |
Philippe LASSERRE, janvier 2019. Maj avril 2021.